Allan McCollum, Six Shapes de The Shapes Project (2005-) |
L’ART À UNE ÉCHELLE DE MASSE |
Jill Gasparina |
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Au sein de la masse règne l’égalité. Elle est absolue et indiscutable et n’est jamais mise en question par la masse elle-même. Elle est d’une importance si fondamentale que l’on pourrait carrément définir l’état de la masse comme un état d’égalité absolue. Une tête est une tête, un bras est un bras, il ne saurait s’agir de différences entre eux. C’est en vue de cette égalité que l’on devient masse.1 Elias Canetti, Masse et puissance Bonne ou mauvaise, la politique et ses jugements sont toujours molaires, mais c’est le moléculaire, avec ses appréciations, qui la fait.2 Gilles Deleuze, Mille plateaux |
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« 8 milliards », « 20 milliards », « 9,1 milliards », « 31 milliards », « 214 millions ». La note explicative de The Shapes Project3, la série la plus récente d’Allan McCollum, commencée en 2005, regorge de grands nombres. Ce stylème renseigne sur la démarche épique de l’artiste américain : ouvrant en grand les vannes de la production artistique, il cherche à changer l’échelle de l’oeuvre d’art, à l’installer à une échelle de masse. Aurait-il inventé un art grand public, cet « art conceptuel pour les masses4 » dont parle David Robbins ?
En 1992, à la fin d’un entretien-fleuve avec Thomas Lawson, McCollum revenait sur son amour des « grandes quantités5 » en art. Dès ses premiers travaux, l’artiste s’est évertué à tout quantifier : le nombre de pièces que ses systèmes lui permettent de fabriquer ; celles qui ont déjà été réalisées ; celles qui ont été exposées. Sa production ne pouvait qu’être massive. Songeons aux Surrogate Paintings, ersatz de tableaux qu’il commence en 1978, puis aux Plaster Surrogates (à partir de 1982), moulages en plâtre peint dont la technique de fabrication accroît notablement la capacité de production de l’artiste. La filiation entre l’esthétique sérielle de McCollum et le minimalisme n’est pas à démontrer. Mais l’artiste new-yorkais agit aussi en parfait légataire de la critique institutionnelle, puisqu’il invente des dispositifs visant à soustraire l’oeuvre à sa rareté programmée, et à questionner la convention de son unicité. La plupart des séries de l’artiste répondent ainsi à ce paradoxe d’être des séries d’objets uniques mais produits en grande quantité. C’est le cas des Surrogates, Plaster Surrogates, des Individual Works (1987) ou des Drawings (1988). « Les artistes semblent accepter, sans se poser de questions, d’avoir pour destin de produire des objets rares des objets pour un usage exclusif. C’est d’après moi la raison pour laquelle l’activité avant-gardiste reste coupée du grand public6. » Les Drawings, série de plusieurs milliers de dessins abstraits noirs sur fond blanc, tous uniques et dessinés à la main par vingt-cinq assistants selon une combinaison de formes qui ne se reproduit jamais, et la brocante générique des Individual Works, de petits objets moulés, réalisés en gypse à partir d’un assemblage de deux moules, chacun étant différent des autres, fonctionnent comme les deux premières parties d’une trilogie qui culmine avec The Shapes Project. Dans les trois séries, la masse et « la multitude7 » sont à la fois représentées, analysées et critiquées comme formes et comme concepts politiques, et la différence y est produite selon un protocole strict mais ambigu. Une oeuvre pour chaque être humain vivant sur la planète
La massification de l’oeuvre d’art peut être définie comme un phénomène à la fois économique, technologique et esthétique9. Elle constitue chez McCollum, au même titre que les fantasmes technologiques de Gropius, les expérimentations de Fluxus ou l’utilisation de la sérigraphie par Warhol10, une interprétation littérale du projet avant-gardiste d’intégration de l’art dans le quotidien : les oeuvres doivent être possédées par tous, non par quelques-uns. Il existe donc pour l’artiste une forme « grandes quantités », qui, outre sa banalité dans le monde quotidien qui peut lui conférer le statut de symbole pertinent de ce même quotidien , permet aussi, virtuellement, une diffusion massive. McCollum se livre à une tentative d’extension exponentielle du domaine de l’avant-garde, via la multiplication presque mystique des artefacts artistiques. Mais qu’entend-on par production de masse ? Les réponses ne sont pas les mêmes dans l’industrie et dans l’art. McCollum a d’ailleurs rappelé que, dans l’industrie, le terme « production en petite série » désigne au minimum une production de 10 000 unités. Aussi, du point de vue industriel, n’a-t-il toujours réalisé que de petites séries (short runs). Cette échelle est naturellement variable selon le domaine de production, et il est certain que, dans le cas de certaines techniques, l’impression par exemple, la mise à la disposition du public de technologies semi-professionnelles relativise pareil jugement. Il n’en reste pas moins qu’avec une production dépassant virtuellement 31 milliards de formes, c’est-à-dire d’oeuvres uniques, soit une échelle multipliée par 10 et virtuellement par 100 000 au regard de ses précédents projets (les Individual Works ont été produits à 30 000 exemplaires, les Surrogates à 6 000-7 000), l’oeuvre de McCollum atteint une échelle de masse qu’elle ignorait jusqu’alors. « J’ai essayé de mettre l’accent sur la dimension potentielle du projet, et j’ai fait des propositions, un peu à la manière d’une “offre publique”11. »
Le travail de McCollum est un produit de la « culture du multiple ». C’était, à propos d’oeuvres antérieures de l’artiste, la thèse de Rosalind Krauss14. C’était aussi celle de Craig Owens dans « Repetition and Difference »15. Mais quelle est la nature de ce commentaire ? Dans son texte de 1983, Owens s’intéresse, à propos des Surrogates, aux possibilités critiques de la répétition et de la sérialité dans l’art, à l’ère du capitalisme tardif, reprenant le Deleuze de Différence et répétition: « Plus notre vie quotidienne apparaît standardisée, stéréotypée, soumise à une reproduction accélérée d’objets de consommation, plus l’art doit s’y attacher, et lui arracher cette petite différence qui joue d’autre part et simultanément entre d’autres niveaux de répétition, et même faire résonner les deux extrêmes des séries habituelles de consommation avec les séries instinctuelles de destruction et de mort16. » D’après Owens, c’est la superposition de trois types différents de répétition, à savoir la répétition intrinsèque à l’acte de consommation, à la mémoire, et in fine la pulsion de mort, qui donne à l’oeuvre de l’artiste américain sa puissance critique, et cette particularité qui fait qu’elle n’est pas totalement réductible aux recherches de la génération Pictures (cette exposition organisée à l’Artist Space par Douglas Crimp en 1977 a formé le noyau historique de l’appropriation avec les oeuvres de Sherrie Levine, Troy Brauntuch, Jack Goldstein, Robert Longo, Philip Smith, exposées à Pictures). Mais Owens s’en tient, dans la plus grande partie de son essai, à l’idée que McCollum opère une critique spécifique de la production en série (qui dérive de la production de masse, sans lui être identique). Dans un système de production capitaliste, explique-t-il à la suite de Jacques Attali17, la quête de la différence est vouée à l’échec : la sérialisation est une ruse du capitalisme avancé. La différence est un leurre, elle ne peut être qu’un objet de consommation, et sa production strictement contrôlée. Le texte d’Owens, dans la stricte lignée du Système des objets de Jean Baudrillard, fait des Surrogates les signes de « l’avènement d’une culture de la répétition ». Il a ainsi orienté les réflexions de la critique sur la manière dont McCollum traite la différence au sein de la répétition. Plus exactement et pour ne pas utiliser ce qui est devenu un concept caricatural pour chansons commerciales et politique culturelle au rabais, la « différence » Owens a déterminé une lecture purement générique des oeuvres de l’artiste américain. La question qui se pose est donc la suivante : les formes sont-elles interchangeables ou non ? La réponse d’Owens est très claire : le concept de « différence » n’est pas réductible à celui d’unicité18 et les différences entre les oeuvres doivent être tenues pour non pertinentes elles concernent la taille, les proportions et la couleur du cadre (pour la plupart dans une gamme étroite de doré et de marron). L’hypothèse d’une singularité réelle de chaque objet est donc rejetée, et tout spécialement en ce qui concerne les Plaster Surrogates, puisque chaque surrogate « vient du même modèle19 ». Pour Owens, les Surrogates sont des simulacres, qui ne font que simuler la différence. Cette interprétation est facilement transposable à l’ensemble de la production de l’artiste : ses oeuvres ne sont que des signes d’oeuvres, rien d’autre. Mais une lecture très différente est possible. Catherine Queloz, analysant les Drawings, propose une approche exactement opposée, et écrit qu’« ils présentent la multitude comme un ensemble d’éléments uniques, pour celui qui veut bien être attentif aux petites différences ». Elle souligne également le « désir de retrouver, dans cette notion même de masse toujours considérée comme informe et apparemment homogène, l’individuel, le particulier, le différent20 ».
De plus en plus spécifique et de moins en moins générique, la démarche de l’artiste pourra toujours être analysée à travers la distinction entre la copie et le modèle : « Bien évidemment, j’ai une préférence pour les idéalisations et la conceptualisation dans mon travail, il me semble que c’est évident23. » Mais à force de voir en lui le dramaturge de la standardisation, on finit par manquer certaines évolutions de ses oeuvres et de son discours. Car il n’est pas certain qu’on puisse encore lire son travail récent à l’aune de la réflexion postmoderne sur le statut de l’objet dans le capitalisme tardif. Pour reformuler cette idée, McCollum cite aujourd’hui plus volontiers Toni Negri et Raymond Williams que Baudrillard ou Adorno. The Shapes Project laisse donc au spectateur le libre choix de sa réponse, et fonctionne comme un test de Rorschach massif, mettant en jeu la définition du concept politique de « masse ». Plus exactement, l’oeuvre de McCollum retraverse à des degrés chaque fois différents le débat minimaliste sur la généricité et la spécificité des objets, en lui superposant une réflexion d’ordre politique. La politique est d’abord un exercice du regard, semble penser McCollum : The Shapes Project fonctionne donc comme un dispositif, non pas pour penser, mais pour voir la différence à la manière dont Raymond Williams affirmait qu’« en fait, la “masse” n’existe pas en tant que telle », qu’« il n’existe que des manières de regarder les gens comme des masses24 ».
Ni art, ni industrie Personne ne songerait aujourd’hui à contester le pouvoir critique de l’oeuvre de McCollum, entre mise en lumière du marketing grotesque de la différence et résistance à l’assimilation des êtres (formes ou individus) à une masse indifférenciée. Mais la nature de son commentaire diffère sensiblement et de plus en plus de ce que laissait supposer l’analyse d’Owens en 1983 : il se place en marge de la critique ironique, postmoderne, de la sérialisation, telle qu’elle est pratiquée par Cindy Sherman ou Sherrie Levine. Son oeuvre n’est ni cool, ni détachée, ni même strictement analytique26. Pour commencer, et contre tout ce qui a été dit et écrit sur McCollum-champion-du-postmodernisme -et-de-la-neutralité-expressive, le display et les oeuvres de l’artiste sont franchement expressionnistes, comme peuvent l’être les créatures bizarres de Cronenberg, le pod d’eXistenZ (1999), la machine à écrire insectoïde du Festin Nu (1991), les voitures hypersexualisés de Crash (1996). Leur hésitation entre le mécanique et le vivant est un avatar de la « surface puriste-impure27 », quelque chose qui vient déconstruire le mythe de la perfection industrielle, mais aussi celui du monumental artistique. Car une partie de la critique de McCollum porte précisément sur les effets de normalisation engendrés par le discours critique sur l’industrie et ses produits, et non pas sur le statut de ces produits. Pour l’artiste, la critique de la standardisation et de la sérialisation fonctionne aussi comme un discours de classe et de distinction : « Les références aux “masses” sont bourrées d’idéologie, et méprisantes, et effrayantes, quelque chose que je n’apprécie pas, en tant que produit de la classe ouvrière. » Avant d’ajouter : « Une grande part de mes désirs en tant qu’artiste vient de mon agacement devant la manière dont les élites regardent en bas vers les objets communs produits en masse, en dépit du fait qu’ils pourraient avoir de la valeur pour ceux qui les possèdent, les conservent, et les apprécient28. » Sa critique de la notion d’unicité est donc institutionnelle (la convention de l’unicité de l’oeuvre d’art), mais aussi sociale. Il opère une réduction de l’art et de l’industrie à de simples modes d’expression qu’il se refuse à hiérarchiser, questionnant ainsi « le système de classe que nous appliquons aux différents types de travail, cette idée que les mains des artistes ont plus de valeur que celles des travailleurs en usine29 ». Ainsi manifeste-t-il sa solidarité à l’égard des travailleurs, mais aussi des objets commerciaux à l’obsolescence programmée. Il n’importe pas ironiquement, ou du moins pas seulement, des pratiques du monde industriel pour les critiquer. Il les examine aussi avec une forme inattendue d’humanisme. Donnant une lecture presque tragique du « “suicide” calculé perpétuel du parc des objets30 », il abandonne peu à peu la patine commerciale et « corporate31 », et investit ses objets sériels d’une charge entropique et affective.
Le meilleur potlatch de l’année
McCollum applique des critères de jugement et un regard modernes (unicité, particularité, voire identité des artefacts) à des objets qui échappent habituellement à ce type de catégorisation. L’artiste, qui n’en est pas à une ambiguïté près, investit ses oeuvres d’une tension libidinale porteuse d’une charge critique. Il joue en même temps sur la croyance en la possibilité d’une authentique spécificité des objets, sur une foi un peu surannée en la modernité. Il lie par exemple explicitement son récent projet au fantasme moderne : « Il est porteur d’une référence au désir démocratique, et au rêve. Et presque cette croyance poignante et enfantine en la Modernité, un fantasme américain assez courant, qui peut être à la fois touchant et effrayant46. » McCollum a d’ailleurs conscience des ambiguïtés de son projet (produire méthodiquement, systématiquement de la différence, faire tenir une forme autonome au sein d’une masse), mais, s’il souligne que certaines d’entre elles sont « douloureuses47 », c’est aussi parce qu’il donne à sa démarche un sens littéralement existentiel qui rappelle l’héroïsme d’Opalka : « Le système de base qui permet la réalisation des formes est à présent achevé. Mais le projet consistant à toutes les construire est bien trop vaste pour que je puisse le terminer seul, avant la fin de ma vie. C’est pour cette raison que je l’ai organisée de sorte que d’autres personnes puissent continuer en mon absence48. » McCollum a déjà fait le deuil de la non-unicité des objets. Elle ne constitue pas pour lui un enjeu critique, mais un point de départ. Et, s’il se réfère aujourd’hui sans nostalgie au projet avant-gardiste, ce n’est pas simplement comme à une farce, ou à une utopie dont il est de bon ton de clamer l’échec. Il cherche aussi à le perpétuer, et à lui rendre un hommage de working class hero.
2. Gilles Deleuze, Mille Plateaux, Paris, Minuit, 1997, p. 271. 3. Voir « Introduction to the Shapes Project », ../amcnet2/album/shapes/intro.html 4. David Robbins, « The Compass is the map », The Velvet Grind. Selected essays, Interviews, Satires (1983-2005), éd. par Lionel Bovier et Fabrice Stroun, Zurich/Dijon, JRP|Ringier/Les Presses du réel, 2006, p. 283. 5. « Allan McCollum interviewed by Thomas Lawson », 1992, publication originale A.R.T. Press, Los Angeles, 1996, voir ../Lawson_ AMc_Interview.html, non paginé. 6. Ibid., non paginé. 7. Catherine Queloz, « Les emblèmes de la multitude », Allan McCollum, Genève, Centre d’art contemporain de Genève, 1993, p. 26. 8. « Introduction to the Shapes Project », op. cit. 9. Voir à ce sujet No‘l Carroll, A Philosophy of Mass Art, New York, Oxford University Press, 1998, chap. III : « La nature de l'art de masse », p. 196. « X est une oeuvre de l'art de masse si et seulement si : - (1) X est une oeuvre d'art à instances multiples ou à types - (2) X est produit et diffusé par une technologie de masse - (3) X est produit et pensé pour être accessible au moindre effort, virtuellement au premier contact, pour le plus grand nombre et même pour un public qui n'a reçu aucune (ou quasiment aucune) formation, et ce par ses formes (par exemple, ses formes narratives, son symbolisme, les sentiments qu'elle appelle et même son contenu). » 10. Voir Danto, « Andy Warhol and the politics of prints », dans Andy Warhol Prints: A Catalogue Raisonne 1962-1987, by Frayda Feldman, Jorg Schellmann, Claudia Defendi, Distributed Art Publishers, U.S., 3e édition, 2003. Dans ce texte, Danto associe l'utilisation de la technique sérigraphique à une pratique artistique démocratique. 11. Allan McCollum, entretiens par courriel avec l'auteur, 20 septembre 2007. 12. « I'd eventually like to do something much stronger, with a larger “distribution” factor. One fantasy has been to let them function as “donor awards” for some huge charitable operation, like UNESCO. Dream on. Or something that involves true mass-production ». Allan McCollum, entretiens par courriel avec l'auteur, 20 septembre 2007. 13. Hal Foster soulignait déjà cette dimension extra-terrestre lorsqu'il écrivait à propos des Surrogates que « tout se passe comme si nous contemplions notre propre économie de l'objet d'art à partir d'une tout autre culture (d'une tout autre planète) ; de la sorte, une distance critique s'établit à l'intérieur même de cette économie qui semblait menacer de l'enfermer », voir « L'art de la raison cynique », dans Le Retour du réel, Bruxelles, La Lettre volée, 2005, p. 149. 14. Rosalind Krauss, entrée « Entropie », dans L'Informe : mode d'emploi, Centre Pompidou, Paris, 1996, voir ../Rosalind_Krauss.html 15. Craig Owens dans « Repetition and difference », Allan McCollum. Surrogates, cat. d'expo., Londres, Lisson Gallery, 1985. 16. Gilles Deleuze, Différence et répétition, Paris, PUF, 2000, p. 375, cité par Craig Owens dans « Repetition and difference », Allan McCollum. Surrogates, op. cit., p. 8. 17. Voir Jacques Attali, Bruits, Essais sur l'économie politique de la musique, Fayard, 2001. 18. Craig Owens, « Repetition and difference » : « tandis que la combinaison spécifique de ces trois variables (taille, couleur du cadre, proportion) semble constituer chaque surrogate en être singulier, la répétition potentiellement infinie d'objets essentiellement identiques nous empêche de confondre la différence et l'unicité », op. cit., p. 9. 19. Ibid, p. 9. 20. Catherine Queloz, « Les emblèmes de la multitude », op. cit., p. 26. 21. David Robbins, « Interview with Allan McCollum », The Velvet Grind. Selected essays, Interviews, Satires (1983-2005), éd. par Lionel Bovier et Fabrice Stroun, Zurich/Dijon, JRP|Ringier/Les Presses du réel, 2006 (première publication Arts Magazine, New York, 1985), p 83. 22. Allan McCollum, entretiens par courriel avec l'auteur, 20 septembre 2007. 23. « Allan McCollum interviewed by Thomas Lawson », op. cit., non paginé. 24. Raymond Williams, cité par McCollum dans le communiqué de presse de l'exposition The Shapes Project, http://petzel.com/index_mccollum2006.html, voir Culture and society, The Hogarth Press, London, 1993, p. 300. 25. Toni Negri, « Pour une définition ontologique de la multitude », http://multitudes.samizdat.net/article29.html, cité par Allan McCollum, courriel du 20 septembre 2007. 26. Thomas Lawson, extraits de « Des usages de la représentation et de la nécessité de faire quelques distinctions », « Appropriation », dans Private view 1980-2000 Collection Pierre Huber, JRP|Ringier, 2005, p. 52. 27. Dans « Entropy and the new monuments », Smithson évoque cette surface à propos de Stella, voir Robert Smithson, the collected writings, ed. Jack Flam, University of California Press, 1996, p. 20. 28. Allan McCollum, entretiens par courriel avec l'auteur, 20 septembre 2007. 29. Allan McCollum, entretiens par courriel avec l'auteur, 20 septembre 2007. 30. Jean Baudrillard, La Société de consommation, Paris, Gallimard, coll. « Folio essais », 2003, p. 54. 31. Voir « Comprimer l'histoire en une seule image », entretien avec Kelley Walker par Jill Gasparina, Zeroquatre #1, octobre 2007, p. 4. 32. Le travail de John Miller peut être lu comme un commentaire sur l'histoire de la circulation de la marchandise, de sa production (The Middle of the day, construit autour du temps de travail) à sa diffusion médiatique (les jeux télévisés The Lugubrious Game dans l'exposition Économies parallèles) ou physique (la consommation comme pulsion primitive, signalée par l'analité des séries d'objets recouvertes à l'impasto marron). 33. Allan McCollum, entretiens par courriel avec l'auteur, 20 septembre 2007. 34. « Allan McCollum interviewed by Thomas Lawson », op. cit., non paginé. 35. Rectificatif publié sur le site de l'artiste : ../amcnet2/album/shapes/intro.html Ce site très didactique montre d'ailleurs assez clairement comment les formes sont réalisées. 36. Allan McCollum, entretiens par courriel avec l'auteur, 20 septembre 2007. 37. « Allan McCollum interviewed by Thomas Lawson », op. cit., non paginé. 38. David Robbins, op. cit., p. 83. 39. Une journaliste américaine, chargée du compte rendu de l'exposition chez Petzel, s'est sentie poursuivie par le mauvais oeil après avoir vue les Shapes, raconte McCollum. 40. Jessica Helfand, « The Illusion of Certainty », Design Observer, voir ../album/shapes/2006exhibition.html 41. Roberta Smith, « Allan McCollum: The Shapes Project », New York Times : Art in Review, op. cit. 42. Anonyme, « Allan McCollum », The New Yorker Goings On About Town, 15 décembre 2006, op. cit. 43. « À un dîner de plus d'une centaine de personnes, après le dîner de mon vernissage, l'automne dernier, j'ai dédicacé, en guise de cadeau, une shape encadrée et sous verre, à chaque invité. Hal Foster m'a dit que j'avais gagné le prix du meilleur potlatch de l'année. » Courriel du 20 septembre 2007. Jean Baudrillard a mis en relation la notion de potlatch - d'abord utilisée dans le champ de l'ethnologie - avec le fonctionnement de la société de consommation, et avec cette idée du gaspillage nécessaire, presque définitoire de notre société. Il met en avant une question politique qui a plus à voir avec la définition du concept politique de masse. 44. David Robbins, op. cit., p. 90. 45. Hal Foster, op. cit., p. 149. 46. Allan McCollum, entretiens par courriel avec l'auteur, 20 septembre 2007. 47. Ibid. 48. « Introduction to the Shapes Project », op. cit. |